Maryse Letarte l’avoue, même si elle pourrait affirmer le contraire à des fins mercantiles: elle n’est pas «une grande consommatrice de disques de Noël». Elle écoute surtout ceux de Bing Crosby, Ginette Reno et Le Noël de Charlie Brown de Vince Guaraldi.
Or, l’auteure-compositrice-interprète a lancé il y a sept ans un album de chansons originales de Noël qui a marqué les esprits et qui est toujours écouté dans des dizaines de milliers de foyers.
C’est un euphémisme de dire que Maryse Letarte a été surprise par le succès du disque Des pas dans la neige, et son tube Boom Boom, sorti en 2008.
«Avant, je ne l’avais jamais eu facile, raconte la lauréate du prix SOCAN du Festival international de la chanson de Granby en 1992. Beaucoup de gens ont adopté l’album au-delà de ce que j’aurais pu espérer.»
Des pas dans la neige a connu un succès international malgré sa sortie indépendante, notamment en Asie, aux États-Unis et en Allemagne, où «un DJ a mis Boom Boom sur une compilation».
«Des pas dans la neige se voulait une sorte de critique d’adulte de ce qu’est devenu Noël, dont on a perdu le sens.»
Or, l’album a apporté beaucoup de bonheur et de prospérité à Maryse Letarte. En faisant l’éloge d’une sorte de Noël idéal et inventé, il a aussi réconcilié l’artiste avec le 25 décembre. «Je n’avais jamais été aussi inspirée pour faire un album», souligne-t-elle.
La parade
Après la sortie de l’album Ni le feu, ni le vent en 2010 et des spectacles du temps des Fêtes donnés l’année suivante à la Cinquième Salle de la Place des Arts, Maryse Letarte revient à la charge et à la thématique de Noël avec La parade.
Depuis la naissance de sa fille Stella il y a quatre ans, le regard de la musicienne sur les célébrations de décembre a changé. «Je ne voulais pas faire un volume 2 de l’album Des pas dans la neige, explique-t-elle. J’avais besoin d’une motivation. Avec un enfant dans ma vie, l’inspiration est venue, car Noël a pris un autre sens pour moi. L’émerveillement d’un enfant commence après l’Halloween. La magie, c’est l’anticipation jusqu’à la fête. Avec Stella, je revis tout cela.»
En plus d’exploiter un angle différent par rapport à Noël, Maryse Letarte a voulu créer de nouvelles musiques riches avec davantage de polyphonie vocale. «Je voulais faire des arrangements plus élaborés avec plus d’orchestrations et de cuivres… plus de profondeur.»
«J’aimais le côté minimaliste de l’album Des pas dans la neige, mais je voulais m’en aller ailleurs et que ce soit dansant.»
L’auteure-compositrice-interprète a tout enregistré elle-même dans son studio maison. Sauf le piano droit antique capté dans le sous-sol de chez sa mère après les visites quotidiennes de l’accordeur Gaétan. Et les cordes d’une section dont a fait partie la violoniste émérite Nathalie Bonin.
Petits jouets mécaniques est la première pièce à avoir vu le jour, alors que le premier extrait, La parade, était instrumental avant que Maryse Letarte et sa fille ne se mettent à défiler dans la maison comme une fanfare.
D’où l’idée de la chanson de faire durer ce moment pour toujours. «Que cette parade qui pétarade/Au gré des beaux jours puisse durer toujours», y chante la jeune mère.
Dédié à son «soleil d’hiver»
Sur la pièce-titre, on peut aussi entendre Stella jouer du piano chez sa grand-maman. Personnifiant la chanson Soleil d’hiver, Stella est à la source et au coeur de La parade. «Mais ce n’est pas un disque pour enfants», prévient Maryse Letarte.
Avec raison. Comme Des pas dans la neige, La parade (sorti vendredi dernier) réunit des chansons originales qui peuvent plaire aux amateurs de musique champ gauche et à ceux qui détestent l’arrivée de la musique de Noël dans les centres commerciaux.
Soulignons qu’il contient la version française de Boom Boom, le tube de l’album Des pas dans la neige, qui est pratiquement devenu un classique québécois du temps des Fêtes.
Son souvenir de Noël
Le souper du jour de l’An du côté de chez ma mère, avec 13 frères et soeurs. C’était plus gros que Noël, le moment de l’année où je voyais tous mes cousins et cousines. Cela avait souvent lieu au Centre culturel de Beloeil, car il y avait une scène. Les enfants, on allait tous chanter. Ma cousine et moi commencions à nous préparer dès l’été.
Sa chanson des Fêtes
White Christmas, Bing Crosby. Cette chanson me suit depuis que je suis toute petite. C’est de la nostalgie totale! Elle représente mes parents, mon enfance et l’un des trois disques de Noël que j’ai.